Impressions de retour du vingtième Symposium d'IKS
Brisbane ! Notre chance, c'est d'y être arrivés plusieurs jours à l'avance pour apprivoiser cette ville séduisante, avec ses immenses jardins publics tropicaux, son « lagon », enchaînement de bassins ouverts à tous, le long de la Brisbane, ses maisons coloniales, souvent sur pilotis et ses ensembles de buildings encore plus beaux de nuit. Un mariage d'amour entre urbanisation et nature !
Et le soir du 5 juillet, les participants se retrouvent d'abord en plein air, autour de l'émouvante famille de musiciens et danseurs aborigènes ouvrant le symposium, puis ils entrent dans la Gallery of Modern Art écouter deux excellents chœurs locaux. Le lendemain, au Conservatoire du Queensland, situé à deux pas du fleuve, débutent quatre trop courtes journées pendant lesquelles voix et chanson seront au cœur de toutes les activités.
Les concerts nous ont tous révélé d'excellentes chorales australiennes, au répertoire varié, souvent pleins d'humour et de fantaisie. Et, surprise époustouflante : la découverte du chœur d'enfants et de l'ensemble féminin de Kuala-Lumpur dont la qualité vocale et chorégraphique rivalisait avec leur délicatesse souriante. Au programme figuraient même six chants traditionnels originaires de quatre autres pays d'Asie et d'Israël, extraits de Music, a Universal Language, édité par IKS.
A côté des deux concerts quotidiens, le programme comportait quatre conférences, quatorze exposés, trente-cinq ateliers et sept démonstrations de classes qui nous ont fait regretter (une fois de plus) de ne pas avoir le don d'ubiquité. Toujours au premier plan, le pouvoir du chant s'y imposait : de la comptine au jeu chanté, de la polyphonie anglaise de la Renaissance aux madrigaux contemporains hongrois etc. C'est encore la voix qui sous-tendait les ateliers présentant l'étude d'instruments : le développement australien de Colourstrings ou l'abord du piano à partir de chansons accompagnées d'ostinati ou de bourdons, avant tout recours à une partition.
De cette rencontre surgit une dernière image fort réjouissante : quelques seniors au milieu de près de 200 jeunes professeurs de musique, conjuguant avec enthousiasme le thème du symposium, Visions partagées – leurs liens avec Kodály.
S'appuyant sur la parole du Maître : C'est quand nous partageons que nous prenons conscience de la similitude de nos idéaux et de nos passions, Tess Laird, présidente de la société nationale australienne KMEIA, l'a prolongée ainsi à Brisbane : Et quand nous partageons au nom de Kodály, nous sommes en lien avec celui qui a su être, à un point que le monde n'avait encore jamais connu, tout à la fois, l'avocat de la musique et de l'éducation musicale.
Chantal Bigot-Testaz, présidente de La Voix de Kodály en France et Jacques Bigot